~ Ce que nous enseigne Mulabandha ~
- marthecastel
- 2 avr.
- 5 min de lecture
Mulabandha c'est la contraction de la base: le Verrou, le Sceau énergétique qui scelle dans la roue d'énergie de la base l'assise permettant aux énergie de s'élever.
« En pressant les talons sur le périnée, on contracte l'anus en tirant apâna vers le haut : ceci est nommé mûla bandha. »
Hatha yoga pradipikâ.
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Certains enseignements insistent sur la nécessité de tenir en continu mulabandha.
La raison de cette indication est importante à saisir, car c'est l'effet recherché plus que la pratique qui nous est demandé de comprendre.
Mulabandha est le Sceau de la base : le geste qui nous permet de conserver notre structure énergétique et physique hermétique et nous permet d'arrêter de « perdre de l'énergie ». Mula inverse la tendance d'apana qui tend à tirer nos énergies vers le bas, générant un état de fatigue, de dépression, de faiblesse physique et immunitaire. Mula est le socle solide et stable qui nous permet d'être DEBOUT, redressé et de faire face à la vie depuis un centre tonique et conscient.
En ce sens, on comprend l'intérêt de tenir sa structure et de verrouiller cet adara, ce lieu de passage.
Mula scelle en nous notre capacité énergétique à être « plein de nos propres énergies », à la fois pour ne pas être parasité par les énergies lourdes environnantes ; pour se préserver des virus. Mais aussi pour ne pas être soi même un « sucker », qui aspire et vampirise l'énergie des autres par manque de structure interne. Encore une fois on comprend ici l'intérêt pour sa souveraineté, et le respect des autres de ce verrou. Il nous permet d'être dans ce monde en nous tenant protégée des parasitages physiques et énergétique. Et nous offre d'être souveraine et centrée, responsable.
Ceci étant, cet enseignement ne nous dit pas que l'on doit se couper du lien ; ni de celui aux autres, ni de celui à la Terre, ni de nous couper de recevoir même les virus qui peuvent être des initiations nécessaires.
L'enseignement à comprendre derrière l'injonction à serrer mulabandha en permanence est cette souveraineté assise et incarnée depuis notre base, qui nous offre une belle élévation saine et complète.
Il est crucial de ne pas se méprendre sur la pratique. Et de se souvenir de son but.
Mula est une vigilance permanente qui tient un fil de conscience éveillé ; qui nous offre de sortir de l'esclavage de l'illusion pour redevenir libre au sein de l'expérience du grand théâtre de la vie.
C'est la restauration de notre propre Paradis Terrestre dans notre chair : quitter la posture de victime et se souvenir que nous sommes Créatrice de notre réalité. C'est le Choix renouvelé à chaque instant d'œuvrer au service de la Lumière et de ne plus nourrir la séparation, l'esclavage.
Tenir Mula en permanence c'est être Lucide, présente, consciente, à chaque instant, depuis notre BASE : c'est à dire en restant enracinée dans notre HUMANITE INCARNEE.
Mulabandha pourrait être la seule pratique ; la pratique ultime offrant de traverser l'expérience de l'incarnation terrestre en Conscience, en révélant notre propre paradis sur Terre « Malkhuta » renouvelé à chaque instant , créé par notre centrage parfait sans cesse réactualisé.
Mais elle est si mal comprise.
Si les textes nous indiquent que Mulabandha est contraction du sphincter anal, ils ne nous précisent pas si ce geste doit être pratiqué dans l'action directe volontaire du faire ; ou si elle est la résultante d'un état d'être sur ce point, dont émerge la contraction.
Je m'explique :
On ne peut pas forcer une manifestation d'énergie : on ne peut pas décider de vivre un éveil. On peut s'y préparer, mais l'instant de Grâce s'offre par delà ce que l'on peut maîtriser.
In fine, c'est bien de s'en remettre à plus grand ; d'accepter le « surrender », et laisser place à un état de pure réceptivité en soi qui peut permettre à l'énergie primordiale de jaillir en nous : car l'espace est disponible, car nous nous sommes faite coupe, vide, purifiée, ouverte et dilatée. Alors d'elle même : elle perçe, elle jaillit.
Aujourd'hui ce que je perçois de mulabandha est que ce geste crucial ne peut pas être compris, appréhendé par notre mental ou notre volonté ; il se révèle de lui même, et en effet lorsqu'il se fait à travers nous : mulabandha contracte la base et provoque la percée : la montée de la Kundalini.
Pour y parvenir : ressentir, affiner la perception mentale et tactile de cet espace du sphincter anal ; relâcher, déposer, laisser se détendre et se reposer en profondeur.
Alors peut être jaillit la pulsation Vie sur ce point, un instant de grâce où Mulabandha est en nous. Par par volonté ni contraction rigide ; mais par disponibilité absolue ; écoute profonde, laisser être et pure réceptivité.
Si vous souhaitez rencontrer Mulabandha : acceptez de ne plus contracter le sphincter anal, mais d'y établir une pratique de libération, de purification, de relâchement : c'est à cet endroit que l'on peut se dédier à cette pratique du mulabandha : être active dans la non contraction. Ce qui ne signifie pas de ne rien pratiquer sur ce point, ni de l'oublier ; mais bien de préparer le terrain, défricher, libérer, laisser se révéler l'espace dans lequel pourra s'offrir ce Geste : l'Incarnation de notre Paradis Terrestre.
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Mulanbandha
MU
Te souviens tu ?
Un paradis Incarné
Il est là, en toi
SOUVIENS TOI
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D'un point de vue santé périnéale :
A-t-on besoin de réfléchir pour tenir notre colonne redressée lorsqu'on marche ?
A-t-on besoin de réfléchir à contracter son diaphragme pour respirer ?
Il en va de même pour la fonction POSTURALE du plancher pelvien : à l'état d'équilibre et d'harmonie, nous n'avons pas besoin de réfélchir à notre tonus périnéal pour préserver sa santé.
C'est parce que nous avons perdu la perception, les ressentis, la reliance à ce plancher que nos corps se retrouvent en déséquilibre délétère pour notre santé pelvienne.
De la même façon que l'on n'a souvent plus conscience de marcher sur la terre, nous oublions de ressentir la prise d'appui stable et souple dans notre propre terre intérieure, notre plancher pelvien.
Notre corps sait revenir à son homéostasie. Notre périnée sait intrinsèquement comment se tenir, en synergie avec les abdominaux, les dorsaux, le diaphragme. Seulement, nous avons oublié. Nous avons oublié la Terre Mère qui nous porte, nous avons oublié notre Terre intérieure.
Il nous faut réapprendre à la sentir, la humer, la palper, la ressentir, la percevoir. Alors l'intelligence relationnelle du vivant laisse l'équilibre circuler, et la santé est.
Si l'on doit penser à contracter mulabandha au quotidien : nous ne sommes pas en état d'équilibre.
On peut le ressentir, être témoin de son état, son tonus, sa position, sa texture, sa pulsation. C'est le fil de conscience qui créé une différence : je suis en lien avec mon corps, mes ressentis, mon incarné. Je n'ai pas besoin de contracter/figer/cristalliser ce point.
Quand l'équilibre est perdu depuis longtemps ; oui il est nécessaire de passer par une phase de réapprentissage, ressentir ce qu'est une contraction ; un relâchement, une détente. Une fois cette physiologie restaurée, le corps met en place sa tenue optimale du périnée ; et nous pouvons la goûter, la savourer...
Mulabandha nous enseigne que nous sommes Créatrices de notre Réalité incarnée. Et que nous pouvons œuvrer par la purification ; en prenant soin de la matière, en nous rendant disponible à ressentir la terre, sa pulsation, sa vie, son énergie.
Belle rencontre avec ce Sceau de la Base, en vous.
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